Fabien Bourlier

Ce projet interactif invite à l’exploration sonore de la matière qui se révèle au contact de la lumière grâce aux lampes torche mises à disposition. Il peut prendre diverses formes : exploration de la matérialité d’un lieu, découverte des éléments d’un espace d'exposition, écoute des textures d’une œuvre plastique.

Un prototype démonstratif a été conçu à partir d’une matrice de matériaux "icones" répartis selon l’organisation rigoureuse du tableau périodique des éléments. Les participants interagissent seuls ou à plusieurs sur les différentes matières pour lesquelles, deux plans sonores se détachent.

Le premier réagit de manière causale dès que la lumière l’effleure. Le second émerge sous forme de texture sonore brut lorsque la lumière stagne puis évolue vers une structuration musicale lorsque celle-ci s’agite.

Le résultat esthétique découle d’un travail de création sonore réalisé en amont à partir des enregistrements de chaque matériau exposé.

En les manipulant, des potentiels musicaux sont mis en valeur et permettent de construire une identité pour chaque élément. En mélangeant les différentes trames sonores les participants mettent en lumière un tout unifié sous forme de composition.

Pour ce jeu, Dogbox studio a décidé de revisiter les codes du Third Person Shooter en permettant aux fans de jeux de zombies de jouer sur des supports tels que les smartphones et les tablettes tactiles. Audiogaming a réalisé le design sonore et son implémentation au sein des différents niveaux.  

La trame sonore doit être particulièrement soignée pour ce type de jeu car le joueur doit se sentir en totale immersion.

Les différents sons d'ambiances servent à soutenir les décors en développant une atmosphère pesante. Les éléments naturels comme les sons de pas ou les sons des éléments de décors doivent renforcer la crédibilité de l’univers.

Puis viennent les sons plus caractéristiques qui soutiennent l’identité du jeu tout en le rendant dynamique : sons des monstres, des personnages et des armes. Des variantes sont créées pour chacun d’entre eux afin d'apporter richesse et profondeur.

En tout, ce sont plusieurs centaines de sons qui ont été produits et implémentés au sein du jeu. La phase d'intégration et le mixage final a été directement réalisée dans le moteur Unity3D.

La société DogBox s'est fixée pour objectif de lancer un jeu simple et familial sur le marché des plateformes iOS. Le scénario se développe dans un cadre burlesque où les niveaux très denses et l’esthétique dessin animé lui confère un aspect déjanté.

Chaque élément sonore, de la musique du menu, aux sons d'interface ont été pensés pour être facilement identifiable dans un tout cohérent. L’idée est d'appuyer le second degré en créant un univers sonore drôle et décalé, proche de la caricature. Après avoir été enregistrés, mélangés, transformés, triturés, les sons sont implémentés directement dans Unity.

Dans le but de donner une identité sonore forte au Tramway du Mans, élément fort de la cité, nous avons décidé de traiter la diversité de la ville en intégrant sa population dans le processus de création. L'idée est de ponctuer les annonces d’amorces pour créer une identité collective qui renforce le sentiment d'appropriation chez les usagers.

Nous intervenons à deux niveaux : les annonces reprennent les voix des habitants, sélectionnées selon une charte d'intelligibilité. Les amorces sont construites à partir de l'enregistrement de briques sonores réalisées par les structures locales.

Ces briques peuvent provenir d'atelier de fabrication de petits instruments dans des écoles, de phrases musicales jouées au conservatoire ou encore de bruitages réalisés dans certaines MJC ou associations.

Une cartographie de mots clefs évocateurs est élaborée pour permettre de dégager des axes esthétiques dès la production de la matière sonore en répondant à une double volonté

Celle d'aborder emblématiquement l'histoire de la ville et celle d'orienter l'esthétique sonore vers la chaleur et l'intimité en développant des sonorités boisées, douces et claires. Les sons sont alors retravaillés par assemblage, arrangement et traitement pour former chaque amorce, en reprenant l’une des sonorités de la précédente pour suggérer le cheminement.

Sgame est un prototype de jeu vidéo développé dans le cadre d'une thèse en graphisme et sciences cognitives menée au CNAM par Delphine Soriano.
Ce projet de recherche a pour objectif d'évaluer le rôle du design graphique dans le sentiment de responsabilité du joueur

par rapport à son avatar durant la phase de jeu, par le biais de mesures comportementales et d'un questionnaire subjectif. Il a fait l'objet d'une résidence au living lab de la Cité des Sciences en avril 2014, et a été présenté à l'édition 2014 du salon Futur en Seine.

A l'occasion de la mise en place d'un projet hybride entre recherche artistique et scientifique par une grande marque de téléphonie mobile, j'ai eu la chance de réfléchir autour des problématiques de sonification de données, sous les couleurs de l'agence Laps Design à Paris. L'idée du projet est de caractériser le type et l'importance de plusieurs flux de données évoluant en temps réel. A l'aide des textures sonores interactives diffusées sur quatre haut-parleurs,

l'utilisateur peut ressentir la quantité de données géolocalisées sur une carte, grâce aux contrastes des différents timbres : l'un, franc et percussif, l'autre humanisé grâce à des voix traitées et déstructurées et le dernier, plus digitale et numérique. Tous les sons sont ensuite modifiés en temps réel et leur densité, leur rythmicité évolue selon l'importance des données entrantes.

Dans le cadre de la production des musiques de certaines des scènes du film “Braqueurs“ j'ai eu le plaisir de travailler avec l'équipe d'X-Track comme assistant des compositeurs Laurent Sauvagnac et François Roy. Mon rôle fût d'optimiser

le rendu de certaines des productions musicales composées par leur soin et de créer ou recréer certaines des sonorités électroniques. Le film est brutal, rugueux et sombre et la musique fut donc traitée en conséquence.

A l'occasion du renouvellement des différents supports pédagogiques utilisés dans la formation des hôtesses de vente, l'entreprise Beauté Prestige Internationale cherche à créer de nouvelles expériences sensorielles pour transmettre autrement l'identité du parfum l'eau d’Issey homme, de la marque Issey Miyake.

Dans ce cadre, ma collaboration avec l'agence Klang a débouchée sur une proposition de courtes pastilles sonores. En exploitant les analogies très fortes entre les mondes sonore et olfactif, trois créations sont développées pour faire écho aux trois principaux accords caractérisant le parfum.

Après des recherches autour de l'identité de la marque, chacune de ces notes est décortiquée, tant du point de vue de leur composition que des sensations qu'elles évoquent.

A partir de l'analyse des champs lexicaux de chacune d'entre elle, des recherches autour des textures sonores sont entreprises pour trouver une combinaison fluide permettant d'obtenir une analogie forte avec la perception olfactive, tout en

condensant en quelques secondes l'évolution les notes dans le temps, là où le parfum prend des heures. Ainsi, la note de tête est fusante et vivifiante, le coeur est chaud, poivré et doux. Enfin la note de fond est boisée, élégante et enveloppante.

En créant une famille d'objets interactifs sonores, l'Ircam tente de comprendre les interactions entre le geste et le son.
Dans ce cadre, j'ai créé quatre sets de sons aux esthétiques contrastées.

Deux approches esthétiques sont retenues :

1 - La démarche des foley artistes qui modulent le timbre des sons qu'ils enregistrent pour les corréler aux gestes.

2 - L'utilisation de synthèse, pour déconnecter l'objet de la réalité physique, tout en suggérant le geste grâce à la morphologie des timbres.

Ces différents sets de sons ont été utilisés dans un autre projet, skat VG avec l'idée d'utiliser la voix pour produire des esquisses sonores.

L'analyse en temps réel de la voix permet de produire des morphologies sonores qui recomposent ces différents sons en temps réel grâce à la synthèse concaténative.

Ma collaboration avec l'agence Klang m'a permis de participer à l'élaboration d'une expérience interactive sonore lors d'un salon sur le marketing digital, mis en place par les ateliers Elba.

Intégrant le story-telling de la marque Biotherm comme point de départ, la création sonore a un double objectif : plonger le client dans l'univers du produit ainsi que lui proposer une expérience sensible, ludique et sonore.

Le discours marketing met en avant les sites naturels aquatiques dans lesquels se développent les micro-organismes utilisés dans les crèmes.

L'idée est donc de proposer aux clients d'aller à leur rencontre en concevant le packaging du produit de tel sorte qu'il devienne un objet d'interaction.

En s'en saisissant, l'utilisateur s'immerge dans l'univers sonore qui se développe à la surface de leur milieu. Le mouvement de rotation du flacon lui permet alors de plonger sous la surface de l'eau et d'initier un voyage aquatique pour découvrir leur caractère sonore (élastique, tonique, vivifiant...).

Revisitant le concept du Centon, forme littéraire antique constituée d'éléments d'oeuvres tierces, l'installation propose aux participants de sélectionner différentes phrases issues d'un corpus de textes traitant de l'ère numérique, à partir de leurs smartphones. Petit à petit, les mots recouvrent le bâtiment, et produisent du sens.

Basée sur des micro-fragments de textures qui s'agencent ensemble, la création sonore se densifie ou s'étiole selon l'intensité de l'activité des participants.

Faisant échos aux différentes techniques d'écriture et au concept du Skeuomorphisme, principe beaucoup utilisé à l'ère du digital, les sons sont enregistrés à partir de crayon, papier, machine à écrire, bips.

Au fur et à mesure que les phrases submergent le bâtiment, la vivacité des premiers éléments se mute en une forme sonore étirée et froide, matérialisant une rivière numérique, métaphore du flux de données.

La marque de parfum Sisley souhaite réfléchir autour de l'expérience immersive en magasin. Le projet s'articule autour d'un présentoir déclenchant une création sonore originale axée sur l'identité de chaque parfum lors de leur prise en main.

La narration proposée se déploie autour d'un thème fort évoqué par Sisley : la relation entre le parfum et le souvenir. L'idée est de plonger l'auditeur dans la genèse d'un rêve diffus qui se construit peu à peu pour former un tout équilibré, le parfum. Les sons se déclinent en trois parties.

1 - Le son d'éclosion, commun à toutes les pastilles, introduit chacune d'elles par la métaphore du souvenir qui nait, de la fleur qui éclot, tout en soulignant le geste de prise en main du flacon.

2 - Le paysage sonore, ambiance floue en arrière plan, s’invite rapidement en tant qu’atmosphère principale. Elle constitue les fondations du souvenir en évoquant le lieu, le moment grâce auquel le parfum a été pensé.

3 - Les différents éléments sonores identitaires qui tourbillonnent autour du paysage. Ce sont eux qui dépeignent l'identité du parfum, découlant de ce qu'il dégage ainsi qu’à la dimension narrative, développée dans les supports de communication.

Les symbiotes sont des objets bavards. Ils forment une colonie sonore qui investit un lieu. En entrant en symbiose avec lui, ils ingèrent ses mouvements (vibrations acoustiques, mouvements dans l’espace...) et les métabolisent en chants qui dialoguent avec le paysage sonore quotidien, rendant ses particularités plus audibles. Ils acquièrent leur physicalité par le son qu'ils émettent.

Nous sommes déjà entourés d'objets bavards, qui s'invitent dans nos vies et alimentent les paysages sonores : caisses enregistreuses, rames de métro, téléphone portable, etc. Domestiqués, ils nous préviennent d'un danger, nous informent de leur bon fonctionnement, nous assistent pour nous garer... Par leur comportement autonome, insouciant du bien-être humain, les symbiotes sont leur pendant semi-sauvages.

Objets simples et malicieux, propices aux anthropomorphismes, ils sont voués à surgir dans des espaces sonores très différents.

Chaque symbiote étant doté de sa propre voix, leur regroupement produit ainsi une biophonie. Ce terme, développé par l'audio-naturaliste et artiste sonore Bernie Krause, désigne l'ensemble des sons émis par la population animale dans un milieu.

Chaque espèce développe une stratégie évolutive pour se faire entendre parmi le concert animal. Il en résulte un paysage sonore dense, où chacun occupe une niche sonore spécifique.

Nouvelle-Calédonie, octobre 2018. À l’orée du référendum d’autodétermination sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, une femme Kanak se bat pour préserver sa culture et l’avenir de sa tribu, Vieux-Touho. Ce film n’est pas seulement son portrait. C’est d’avantage le récit d’une tribu et de ses habitants perçus à travers la perspective si singulière de celle qui veut en venir le chef : Maggy Thyem.

Mais personne n'est encore prêt à voir une femme à la tête de la tribu… Dans le contexte du référendum, le film révèle le quotidien d’une tribu consciente qu’elle doit se transformer pour mieux renaitre. Entre la crainte du regard des autres, la pression de l’ordre social et le spectre de la colonisation, se joue ici une lutte pour l’avenir dans laquelle passé et présent s’entremêlent pour venir former la géographie d’un conflit ancestral empreint d’universalité.

Arthur vient d'arriver à l'aéroport avec sa famille pour partir en vacances. Panique devant le guichet d'enregistrement, Arthur a oublié sa carte d'identité !

Ses parents ont besoin de vous pour retrouver cette fameuse carte dans sa chambre et sauver leur voyage.